Biotechnologie : des puces électroniques solubles dans l’eau
Des chercheurs ont conçu un circuit biodégradable et biocompatible, fait de magnésium et de silicium, qui pourrait avoir de multiples applications médicales.
Un circuit électronique qui se dissout dans l’eau jusqu’à disparaître pourrait être à l’origine d’une révolution en médecine .En effet, si l’on savait fabriquer des dispositifs médicaux qui se désintègrent à l’intérieur d’un corps au bout d’un certain temps sans laisser de résidu, il n’y aurait plus besoin d’opérer le patient pour le récupérer. Des chercheurs américains ,coréens et chinois viennent ainsi de fabriquer un circuit biodégradable capable de s’échauffer lorsqu’on le soumet à des micro-ondes .Puis, ils l’ont implanté sous la peau d’une souris. Leur but : échauffer localement les tissus après intervention chirurgicale, afin de lutter contre les infections post-opératoires .Résultat : le rongeur n’a développé aucune réaction inflammatoire .Et après trois semaines, seuls quelques rares résidus du dispositif ont été décelés.
Pour
parvenir a un tel circuit totalement biodégradable et biocompatible ,
exit les métaux comme le cuivre ou l’argent et les éléments toxiques,
place au magnésium. C’est un élément conducteur et très réactif, qui
peut servir à faire une antenne et du fil de connexion. Quant au
silicium, également utilisé, sa présence dans le corps humain est
inoffensive .Les chercheurs ont ensuite travaillé sur l’épaisseur du
circuit :elle ne dépasse pas les 100 nanomètres(nm),soit 10 000 fois
moins qu’un circuit traditionnel. Une finesse qui permet d’accélérer la
dissolution, qui est d’environ 4,5 nm par jour .Pour maîtriser la
vitesse de disparition de ces dispositifs, on peut aussi jouer sur
l’enrobage du circuit, en choisissant la soie .Selon sa structure
cristalline, celle-ci disparaît en quelques minutes, quelques mois,
voire quelques années, sans effets toxiques pour le corps.
Quelles
pourraient être les applications médicales de cette électronique
biodégradable ? Les scientifiques évoquent des outils pour injecter et
diffuser des médicaments-comme les antibiotiques-de façon contrôlée ,ou
des capteurs de température, de pression ,d’acidité pour surveiller
l’état de santé d’un malade durant un certain temps. Plus étonnant, les
chercheurs ont créé une caméra de 64 pixels, implantable dans le corps
humain qui pourrait préfigurer une imagerie médicale d’un nouveau
genre.
Source : Science et Avenir, n° 789, novembre 2012, signé Cécile Michaut
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