lundi 21 janvier 2013

Les voitures "sans chauffeur" à la conquête des routes



Les projet se multiplient chez les constructeurs. Ford, Audi, Volkswagen, Toyota, tous ont vu les perspectives ouvertures par la Google Car. 

 

La Lexus "sans chauffeur" de Toyota, un prototype présenté au CES de Las Vegas. Tomoko Echizenya/AP/SIPA
La Lexus "sans chauffeur" de Toyota, un prototype présenté au CES de Las Vegas. Tomoko Echizenya/AP/SIPA

AUTONOME. Avec sa galerie supportant de gros capteurs sur son toit, et sa batterie de détecteurs et caméras à l'avant, la berline Lexus exposée par Toyota au salon annuel du secteur électronique CES à Las Vegas ne passe pas inaperçue.
Le prototype se rapproche beaucoup par son aspect, de la voiture autonome déjà conçue par Google. Comme elle, "il peut se conduire tout seul", indique Jim Pisz, un responsable de Toyota aux Etats-Unis, "mais nous ne le laisserons pas faire".
Si le géant de l'internet a obtenu l'autorisation d'utiliser son véhicule sur les routes dans trois Etats américains, Toyota utilise le sien seulement dans ses centres de recherche.



SÉCURITÉ. "La technologie est très similaire à celle de Google", avec l'usage de radars, de lasers, mais les objectifs sont différents, relève M. Pisz: le groupe internet cherche à améliorer ses logiciels de cartographie, Toyota plutôt à développer des technologies améliorant la sécurité de ses voitures.
L'électronique a été au coeur de l'innovation ces dernières années dans le secteur automobile, permettant l'ajout d'un tas de fonctions automatisées aux véhicules, surtout haut-de-gamme. Radars et avertisseurs anti-collision, assistances au parking, régulateurs de vitesse, éclairages ou freinages "intelligents"... "Les voitures d'aujourd'hui sont des ordinateurs roulants", relève Wolfgang Dürheimer, membre du directoire chargé des développements techniques chez Audi.

ENNUI. La voiture de demain se passera-t-elle de conducteur ? Les expériences en la matière, en tout cas, se multiplient. Audi a montré dans un simulateur au CES un système s'apparentant à un pilote automatique, installé dans des voitures tests. "Il aide le conducteur dans les situations où la conduite est ennuyeuse", explique Ulrich Hofmann, qui participe au développement des systèmes de conduite du constructeur allemand.

Sur autoroute, dans un embouteillage, ou quand il n'y a pas trop de feux de circulation par exemple, il suffit d'enfoncer un bouton sur le volant pour que la voiture se mette à conduire toute seule. Elle adapte automatiquement sa vitesse à celle qui la précède, et reste dans sa file en suivant le marquage au sol. Pendant ce temps, le conducteur peut lire ses mails, passer un appel vidéo...

SHELLEY. L'autonomie du véhicule est relative, puisqu'il ne changera pas de file sans un mouvement manuel. Et le système, qui repose sur une série de capteurs lui permettant d'évaluer l'environnement, alerte aussi le conducteur quand le pilotage assuré n'est plus sûr et qu'il doit reprendre le volant.
L'été dernier, l'université californienne de Stanford a testé une autre Audi sur le circuit de Thunderhill, en tant que véhicule de course. La voiture est baptisée Shelley.


L'université est déjà à l'origine du projet Stanley, en 2005, une Volkswagen Touareg autonome développée en collaboration avec le laboratoire de recherche en électronique du constructeur.
FORD. Toujours du côté des constructeurs, Ford avait stoppé ses recherches "il y a cinq ou six ans", car la perspective d'une voiture sans chauffeur "semblait trop éloignée, ça n'avait pas de sens de faire travailler de grosses équipes dessus", indique Pim van der Jagt, qui travaille dans un centre de recherche du groupe américain.
Mais il a estimé que les choses avaient changé, notamment suite à l'intérêt suscité par le projet de Google, et a relancé ses recherches sur l'autonomie des véhicules.

Toyota affirme toujours que sa voiture sans chauffeur ne sera pas mise sur le marché dans un avenir proche. Chez Audi, on concède qu'il reste beaucoup de problèmes légaux. Mais le système de pilotage assisté utilise "des choses qui sont déjà en production en série, ou en sont proches" et pourrait arriver sur le marché "d'ici 5 à 8 ans", selon Ulrich Hofmann. Wolfgang Dürheimer a estimé pour sa part que le Japon pourrait être le premier pays à l'adopter.

Reste à savoir comment le grand public réagira quand il commencera à être confronté à des voitures sans chauffeur lâchées dans la nature. Cette dernière petite vidéo en forme de canular en fournit un aperçu:
Sciences et Avenir

 



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